OPA

Opération consistant à faire intervenir des artistes plasticiens au sein d’organisations humaines (entreprises privées ou publiques, administrations et organismes publics, associations). Engagement dans une démarche innovante pour les organisations et prise en compte d’un contexte spécifique pour les artistes qui créent en relation avec celui-ci et les personnes qui l’habitent. Les objectifs d’OPA sont d’interroger la question de la fonction sociale de l’artiste et de mettre en lumière ses potentialités inexploitées, de faire émerger des formes artistiques du quotidien des entreprises, de faire apparaitre l’art où on ne l’attend pas.

Tout savoir du programme OPA, de son historique à son bilan en passant par la description de l’action et ses objectifs.

Connaître les périodes d’immersion des artistes et les entreprises qui les ont accueillis.

Découvrir le parcours des artistes impliqués dans le projet, leur motivation à participer à OPA, leurs pistes de recherche et des images de leur travail.

Lire les restitutions des artistes immergés : Catherine Gier, Marie Bouts, Julie Vayssière, Stéphanie Leininger.

Choisir de naviguer dans ces textes en fonction de votre curiosité pour telle ou telle facette de leurs vécus de cette expérience : la fiche horaire, le débriefing, le lieu de travail, le post-it, la revue de presse, la restitution libre.

Connaître les membres du groupe de réflexion et prendre connaissance de leurs écrits.

Retrouver le programme des rencontres-discussions Quand l’art fait de l’entreprise sa matière programmées du 16 au 18 octobre 2008.

Entrer en contact pour obtenir plus d’informations sur l’action ou être tenus au courant de son actualité.

Pour naviguer sur le site en fonction de vos centres d’intérêts nous vous suggérons de cliquer sur les mots apparaissant en gras dans le texte ci-dessus.

BILAN OPA : RECHERCHE D’ENTREPRISES PARTENAIRES

Méthodologie employée

Pour la recherche d’entreprises et/ou d’organisations partenaires, je me suis appuyée sur mon réseau et celui qui m’a été apporté par les membres du Syndicat Potentiel et Marta Caradec qui a souhaité nous aider sur le projet pendant quelques semaines entre mi-janvier et mi-mars.

J’ai ainsi privilégié les entreprises susceptibles d’être intéressées par une démarche artistique et celles au sein desquelles je pouvais bénéficier d’une entrée, d’un appui.

Je suis également entrée en contact avec les organismes professionnels représentant les entreprises et le monde économique afin d’obtenir des relais et des appuis d’une autorité venant de l’intérieur de ce milieu.

J’ai systématiquement appelé les entreprises de mon fichier pour présenter le projet au téléphone dans un premier temps dans la plupart des cas, suivi d’un envoi de mail comportant les documents présentant le projet (plaquette, budget), parfois d’un courrier en fonction des préférences de mes interlocuteurs. Chacun de ces envois a été suivi ensuite d’une relance ou de plusieurs relances pour obtenir un rendez-vous, une réponse.

Les résultats

Au final, j’ai pu avoir 47 réels échanges avec un décideur au sein de l’entreprise (échange téléphonique, de mail et/ou rendez-vous) sur 80 prises de contact.

2 organisations ont contractualisé l’accueil d’un artiste en immersion : ARTE GEIE et son Comité d’entreprise (chaîne de télévision) et GStudio (cabinet d’architectes).

Ont ainsi été immergés cette année 3 artistes :
Marie Bouts, au sein d’Arte GEIE du 21 avril au 16 juin 2008.
Julie Vayssière au sein de Gstudio du 22 au 26 avril 2008 et du 1er septembre au 31 octobre 2008.
Stéphanie Leininger au sein de Gstudio du 20 novembre au 20 décembre 2008.

Sur les 33 entreprises contactées au mois de juillet, 2 se sont déclarées intéressées par l’accueil d’un artiste en immersion en 2009.

Sur l’ensemble des 80 entreprises contactées seules 12 ont définitivement décliné la proposition.

BILAN OPA : ELEMENTS DE REFLEXION PERSONNELS

Au terme du développement actif d’OPA (Offre Publique d’Art) des questions se posent, non sur la pertinence de l’immersion d’un artiste au sein d’une entreprise, mais plus sur les modalités de mise en place d’un tel programme.

Artistes en entreprises : un pari impossible ?

Comment se fait-il que sur quarante-sept entreprises auxquelles le projet a été présenté, seules deux d’entre elles aient accepté d’accueillir un artiste en immersion au sein de leur entreprise, leurs locaux, parmi leurs personnels ?

Un chef d’entreprise peut-il assumer le risque de faire intervenir un artiste au sein de son établissement, sans savoir à l’avance ce que celui-ci va produire, si cette production sera de son goût ni même s’il produira quoi que ce soit, éventualité admise par le programme ?

Si la relation entre les mondes de l’art et de l’entreprise « ne va pas de soi » nous dit Clément Bastien, étudiant en sciences politiques qui termine une étude sur « Les investissement des entreprises alsaciennes dans le domaine artistique » commanditée par le Medef du Bas-Rhin, la méconnaissance de l’art contemporain par l’entreprise est-elle un frein à l’immersion d’artistes au sein d’organisations ?

Faire connaître l’art contemporain et ses formes

Il est indéniable, et je l’ai constaté lors de mes entretiens avec des dirigeants, que les formes processuelles produites par l’art contemporain et en interaction avec un spectateur agissant, celles auxquelles recourent les artistes membres de l’équipe OPA, que je présentai à mes interlocuteurs (performances, dispositifs participatifs, actions, modélisations dessinées à partir de données récoltées, films vidéo) n’étaient pas connues d’eux. Ces formes les ont parfois décontenancés mais plus souvent surpris, étonnés, interpelés. Certains ont entrevu des possibilités d’actions avec leurs personnels, d’autres ont craint pour la confidentialité de leurs données, certains y ont vu un moyen d’intervenir sur des problématiques sourdes de leur entreprise, d’autres ont estimé qu’il n’y avait rien à faire d’intéressant dans une usine pratiquant les 3/8, certains se sont dit qu’insuffler de l’art dans le quotidien de leurs collaborateurs ne pouvait qu’être positif, d’autres ont pensé que leurs chauffeurs n’accepteraient pas d’accueillir un artiste dans leur cabine… La plupart a demandé à être tenu au courant « de la suite », des actions réalisées, « pour voir ».

Une médiation autour de l’art contemporain en direction du public des entrepreneurs apparaît donc essentielle. Pour qu’il y ait passage à l’acte, il semblerait qu’il faille que le décideur connaisse l’artiste ou au moins les formes d’art qu’on lui propose d’accueillir mais aussi qu’il parvienne à envisager qu’une expérience artistique puisse se dérouler dans son environnement professionnel. Pour les deux organisations qui ont accueilli des artistes en immersion ces conditions étaient réunies.

Il est compréhensible qu’un futur commanditaire ait besoin d’être rassuré sur le professionnalisme de l’artiste qu’il envisage d’accueillir. Les références d’un artiste, ses publications, sa revue de presse me semblent autant d’arguments à même de convaincre un chef d’entreprise de lui ouvrir les portes de son établissement. L’appui d’intermédiaires, experts de l’art contemporain, directeurs de centres d’art ou entreprises de conseil art et management peuvent également contribuer à donner des repères et une certaine forme de garantie au chef d’entreprise dans la pertinence de son choix s’il en ressent le besoin.

Une nécessaire rencontre entre deux désirs

Ces critères « rationnels » d’appréciation ne sont pourtant pas suffisants. L’immersion d’un artiste au sein d’une entreprise ne peut avoir lieu que dans la rencontre entre deux curiosités, deux désirs d’ouverture, de questionnement, d’étonnement. Quel que soit l’intermédiaire, le cursus de l’artiste ou la renommée de l’entreprise, une immersion n’est possible que si cette rencontre a lieu.

Ce désir de travailler et de créer en relation avec des entreprises privées ou publiques, des administrations, des associations est avéré chez les artistes. Les motive tant le souhait de travailler en relation avec la société, de se confronter au réel et à autrui que de vivre de leur pratique.

Les expériences ne sont pas si rares, même dans notre région. A la faveur de l’atelier-formation que j’ai initié en octobre dernier avec Hélène Mugnier, consultante Art& Management, huit artistes nous ont ainsi rejoints pour partager leurs questions mais aussi leurs expériences. De portraits de commande réalisés pour une étude de notaires à la co-réalisation de boîtes à musique avec les déchets d’une entreprise de cartonnage en passant par un tournage avec les motards du Tour de France dans un studio de la SFP, les expériences de partenariat avec le monde de l’entreprise ne manquent pas. Nous relevons cependant que pour chacun des participants présents autour de la table un flou quant à leur statut est apparu dans cette relation : étaient-ils exécutants, artisans ou artistes ? Les choses bien souvent n’avaient pas été posées clairement au début de la relation, engendrant ensuite pour l’artiste des compromis qui pour certains les empêchent aujourd’hui de valoriser le travail accompli.

Une œuvre créée au sein d’une entreprise peut-elle s’en abstraire ?

La question du statut d’une œuvre réalisée par l’artiste en immersion se pose. Dans la mesure où elle a été réalisée au sein d’une organisation et où elle implique des personnes qui y travaillent, ceux-ci en deviennent-ils ses coauteurs ? Est-elle une œuvre collective divulguée sous le nom de l’artiste ? L’œuvre peut-elle avoir une existence propre au-delà de la période d’immersion, éventuellement être vendue, circuler sur le marché, devenir un objet d’art ?

Dans le cadre d’expériences clairement affirmées comme des interventions d’artistes en entreprise relatées lors des rencontres-discussions OPA d’octobre, les artistes d’Interim ont présenté les traces de leurs actions, diaporamas et films, objets fluides destinés à montrer l’éphémère pour partager l’expérience. Marie Reinert, en résidence aux Archives départementales d’Ille et Vilaine dans le cadre de la Biennale de Rennes, nous a présenté le film qu’elle y a réalisé en partenariat avec un ergonome du travail et dans lequel sont impliqués les salariés des archives. Ce film existe sous forme d’installation, les conditions pour le montrer impliquent un dispositif particulier, c’est une œuvre qui peut circuler, être installée et montrée dans un espace muséographique. Une œuvre qui fait sens et affirme son caractère fictionnel lorsqu’elle est abstraite de son contexte.

Redonner aux acteurs le choix d’être un public, replacer les œuvres dans le contexte de l’art

Que l’artiste immergé produise des formes immatérielles ou matérielles, que seules subsistent des traces de son action ou qu’apparaissent des formes pérennes, il me semble important que soit prévue une monstration du travail réalisé dans un lieu d’art. L’objectif en est valoriser le travail de l’artiste, non seulement pour lui mais aussi pour l’entreprise et ses salariés qui auront côtoyé, voire participé à la réalisation de son travail. En réintégrant les productions de l’artiste dans le contexte habituel d’exposition des œuvres, on opère un aller-retour entre les mondes de l’art et de l’entreprise. On permet au salarié de choisir d’aller ou non vers l’œuvre qui a été/s’est produite au sein de son entreprise, d’agir en « spectateur émancipé ».

A côté de la mise en place d’un système, tel qu’OPA, la solution pour créer une forme d’évidence sur la présence de l’artiste au sein des organisations ne résiderait-elle pas dans le choix par des institutions artistiques d’exposer ce type d’expériences artistiques ? Dans le choix par des galeristes de défendre des artistes travaillant dans ce sens ? C’est en multipliant les immersions en entreprise et en leur donnant une visibilité dans le champ de l’art qu’émergera et s’affirmera un art pertinent dans sa relation à l’entreprise, en tant que forme esthétique à même d’introduire un étonnement dans l’espace de l’expérience commune.

Motivation : Catherine Gier

« Artiste recrutée dans le cadre du dispositif Précaritas, la problématique du travail, de son organisation, de sa gestion et de son impact sur nos vies est au cœur de ma pratique artistique.

Animer et développer le programme d’interventions d’artistes dans des entreprises et institutions publiques de la Région Alsace que se propose de lancer le Syndicat Potentiel s’inscrit dans ma démarche. Coordonner le programme OPA me permet aussi de mettre en œuvre et à l’épreuve mes convictions personnelles que recouvrent les enjeux et objectifs de l’action.

Je suis ainsi convaincue :
- de l’intérêt pour les artistes plasticiens de travailler en réseau et de mutualiser leurs expériences.
- de l’intérêt pour la société d’accueillir les artistes et leurs créations dans tous les lieux où les hommes se rencontrent pour élaborer ensemble en vue d’atteindre un objectif commun.
- de la nécessité d’expérimenter la richesse des formes produites par le travail d’un artiste plasticien en relation avec un contexte et une situation donnés.
- de la nécessité de ne pas attendre de l’Etat qu’il assume seul la survie des artistes au risque d’un interventionnisme niveleur, mais de son nécessaire soutient des démarches artistiques innovantes tant dans la rémunération du travail de l’artiste que dans les formes qu’il produit.
- de la pertinence de ne pas limiter les débouchés pour la création artistique au seul marché de l’art et d’inscrire l’artiste dans le champ élargi de l’économie, non pour l’instrumentaliser, mais pour mettre en œuvre sa compétence spécifique, son potentiel inéprouvé et offrir ainsi de nouvelles ressources à l’artiste plasticien et aux entreprises travaillant en relation avec lui.
Il s’agit donc pour moi, en manageant le projet OPA, de défendre un point de vue sur la place de l’artiste dans le monde contemporain et d’apporter mes compétences au Syndicat Potentiel. Compétences artistiques d’invention, d’imagination mais aussi compétences de vente, de gestion de projets et d’organisation d’événements acquise sur le terrain de l’entreprise (vendeuse et assistante de direction intérimaire aux Galeries Lafayette, chargée de communication pour une agence d’architecture et d’urbanisme, chargée de mission pour l’Association Architecture et Maîtres d’Ouvrage Alsace-Lorraine-Franche-Comté), mises à profit depuis 2004 pour mener à bien mes projets artistiques (Archivage chantier, Méridienne+Hélices, Actions contemplatives). »

La communication de l’action

A. Une plaquette de présentation du programme OPA destinée aux entreprises

Celle-ci comporte les informations essentielles présentant le programme OPA et son contexte :
- Buts du Syndicat Potentiel
- Objectifs de l’action OPA
- Présentation de projets d’artistes réalisés proches de ce qui pourrait advenir
- Des pistes-exemples d’actions des artistes dans les entreprises
- Comment se déroule une immersion ?
- La loi 2003 sur le mécénat et ses avantages (avec exemple)

B. Un blog mis à jour chaque semaine

Sur lequel on trouve les restitutions des 5 artistes et du chef de projet ainsi que les articles du groupe de réflexion.

C. Un dossier de presse

Transmis aux médias locaux et nationaux et internet (quotidiens, hebdos, radios, télés, médias spécialisés Art et Sciences Humaines).
Accompagné d’une relance téléphonique par le chef de projet.

D. Des cartons d’invitation pour les tables rondes et l’ouverture du centre logistique

E. Une newsletter de l’action envoyée aux partenaires du projet une fois par mois

Les formes de l’action

L’action OPA engendre la production de formes, chaque semaine, par les six artistes rendant compte de leur activité par le biais de 5 restitutions publiées sur 1 blog et affichées sur 6 tableaux d’affichage installés dans les entreprises d’immersion et au Syndicat Potentiel où se met également en place 1 centre logistique activé par l’artiste chef de projet sur toute la durée de l’action. Au terme de cette première édition d’OPA, 1 événement public est organisé permettant d’associer monstration et réflexion du travail accompli.

A. Cinq restitutions
Les cinq artistes rendent compte chaque semaine de leur situation d’immersion par le biais de six restitutions:
1. le débriefing (texte : actions en cours, réflexion sur l’évolution de son intervention et les incidences éventuelles de cette expérience sur sa pratique),
2. la fiche horaire (formalisation libre),
3. le lieu de travail (photo vue d’ensemble et détail),
4. les post-it (l’essence, la question, la nouveauté, le changement de la semaine) ;
5. la revue de presse (article, extrait d’une lecture).

B. Un blog
Le blog OPA, sur le modèle du projet Précaritas. Outre les restitutions de chacun des artistes, deux espaces sont prévus pour les échanges collectifs : la tribune des artistes OPA et celle du groupe de réflexion.

C. Six tableaux d’affichage
Les tableaux d’affichage, tableaux blancs magnétiques sur lesquels sont affichées chaque semaine les 6 restitutions des artistes. Ces 6 tableaux sont installés dans le(s) centre(s) d’art partenaires du projet et actualisés chaque semaine (les éléments sont transmis par le Syndicat Potentiel aux lieux partenaires du projet). Enfin, chaque artiste actualise son propre tableau accroché dans son organisation d’accueil.

D. Un centre logistique
Dispositif installé par Catherine Gier au Syndicat Potentiel, composé d’1 estrade, des 6 tableaux d’affichage, de 23 boîtes-archives et du bureau OPA - espace de travail open space de l’artiste-coordinatrice de l’action.

E. Une présentation publique du travail accompli
Un moment global de restitution sera pensée au terme de cette première session d’OPA : édition, exposition dans un centre d’art partenaire du projet, exposition pour chaque artiste dans son lieu d’accueil avec temps de visite pour les salariés, leurs familles et le grand public – organisation d’un événement autour de ce parcours…

Outre cet ensemble de six restitutions et l’actualisation hebdomadaire de leur tableau blanc dans leur lieu d’accueil, les artistes n’ont pas de contrainte de production d’un objet au terme de leur période d’immersion, à moins qu’ils s’y soient engagés dans les obligations réciproques du contrat qu’ils auront signé avec leur organisation d’accueil.

Pistes de travail : Julie Vayssière

- Récits :
Communication interne et externe.
Discours avec des mots, des images : charte graphique, signalétique, publications, annonces, communiqués, publicité, accueil hall, accueil, téléphone…

- Galaxie :
Entrée de l’extérieur.
Le rapport au reste du monde, à la vie extérieure des salariés (famille, hobby…), aux autres entreprises, au lieu d’implantation (entreprises alentour : associées, restaurants, cafés….), attitude face à la concurrence (guerres, accords…), réactions à l’actualité.

- Vaisseaux :
Communauté virtuelle (entreprises à plusieurs sites), collègues invisibles représentés par une voix au téléphone, des mails…
Absence des corps : costumes, uniformes, badges, codes vestimentaires (ex.: friday wear)…

- Lois :
Codes de conduite explicite et implicite.

- Liens humains :
Sujets de conversation aux moments de pause.

- Cerveaux :
Pensée / Valeur / Idéologie

- Architecture :
Délimitation, zone fermée (grillage, barrière, faussé, haie…), parking (places réservées)
Pancarte, logo, nomination du lieu, de l’activité…
Façade, entrée, arrière…
Bureaux, ateliers, cantine, cafétéria, machine à café, espace d’attente, espace de détente, salle des machines, photocopie,couloirs.
Plaques sur portes / mobilier / design / décoration.

Définition - point de départ

OPA n.f.inv. – v. 2007 ; sigle de Offre Publique d’Art, Opération de Participations Artistiques, Organisations Prototypes Aléatoires. Opération consistant à faire intervenir des artistes plasticiens dans des organisations humaines (entreprises, administrations, etc.) pendant plusieurs semaines, cofinancée par des subventions et du mécénat. Il s’agit de tenter d’entrouvrir des espaces-temps culturels dans la réalité socio-économique d’une entreprise, de soutenir des formes d’art qui apparaissent là où on les attend pas, d’observer comment ces formes d’art peuvent enrichir au quotidien le personnel et les visiteurs de l’organisation accueillant l’artiste.

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Créer de nouveaux contextes favorables à l’art

L’association Le Faubourg - créée en 1992 par une dizaine de plasticiens de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg - a pour objet statutaire le soutien à la création contemporaine sous ses formes les plus expérimentales.

Comment soutenir l’art et les artistes ? L’association s’est donné successivement plusieurs moyens pour y parvenir :
- sous l’appellation «Le Faubourg, espace d’art contemporain», en organisant de multiples expositions qui ne trouvaient leur place ni dans des centres d’art publics ni dans des galeries privées ;
- sous le nom «Syndicat Potentiel Strasbourg» en soutenant des pratiques artistiques qui questionnent leur environnement quotidien, social ou économique ;

Composée et animée par des artistes, l’association se distingue en élargissant l’expérimentation jusqu’aux modes d’organisation, de financement et de médiation de l’art, en cherchant à dépasser les fonctionnements habituels du milieu de l’art. Ainsi, en 2007, l’action Précaritas a permis de salarier 5 artistes plasticiens pendant 9 mois grâce à des contrats aidés, avec le minimum de contraintes imposées.

Tous ces cheminements nous amènent aujourd’hui à soutenir et à encourager des pratiques artistiques qui se distinguent par le fait de choisir des organisations humaines (entreprises, administrations) comme cadre et support de production de l’œuvre, qu’elle soit matérielle ou immatérielle, objet ou processus.

Ainsi se précise la prochaine étape de «recherche de contextes et dispositifs pouvant accueillir l’art» : l’action OPA décrite dans ce dossier préfigure de nouvelles découvertes et pistes à suivre, tant pour le Syndicat potentiel, que pour les artistes associés ou invités et les publics.

Jean-François Mugnier
Coordinateur de l’association Le Faubourg

 

Lexique :

Le Faubourg : Nom de l’association crée en 1992 à Strasbourg, et par usage l’appellation du lieu d’exposition jusqu’en 2000/2001. Le nom provient de la localisation d’un premier local «rue du Faubourg de Pierre» à Strasbourg en 1992.

Syndicat Potentiel : Nom d’un projet artistique crée en 1999 par le collectif d’artistes Bureau d’études à Paris. Ce projet a ensuite redéfini les orientations de l’association Le Faubourg à partir de 2000/2001, sous le nom Syndicat Potentiel Strasbourg qui est aussi par usage l’appellation du lieu d’exposition à partir de 2000/2001. Le Syndicat Potentiel n’est pas un syndicat, n’a ni programme politique, ni adhérents.

Précaritas : Précaritas est une action artistique et contextuelle, destinée à des artistes en situation précaire (érémiste, allocataire spécifique de solidarité ou au chômage depuis longtemps); Le but suivi étant de leur permettre de poursuivre leur activité artistique principale en étant salariés. il ne s’agit pas de leur demander un travail différent de leur pratique habituelle, mais en contrepartie il srelatent chaque semaine sur le blog http://precaritas.free.fr leur fonctionnement au travers de ces 5 points de restitution : la Feuille de Présence, les Affaires en Cours, le Semainier, le Temps Libre, le Poste de Travail.