Olivier Grasser

Formé en Histoire de l’Art et à l’Ecole du Louvre, Olivier Grasser a travaillé dans des galeries d’art avant d’intégrer les équipes du Musée National d’Art Moderne / Centre Pompidou puis de la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris.Après une brève expérience au Frac Picardie, il a été en charge de 1999 à 2006 du département Art Contemporain de la Maison de la Culture d’Amiens, où il a été responsable de la programmation artistique, de la politique éditoriale et de la sensibilisation du public, et où il a développé des activités corollaires d’organisation de voyages et de séminaires.

Depuis septembre 2006, il occupe la direction du Frac Alsace à Sélestat.

« L’art a une fonction politique certaine, au sens de la participation de l’individu à la Cité. Je réfute ce lieu commun qui condamne l’art actuel en accusant les œuvres d’être hermétiques : à l’inverse de la passivité à laquelle tout nous invite aujourd’hui, c’est sur le mode d’une démarche active qu’il faut aborder les œuvres d’art. Elles sont toujours accessibles, si tant est qu’on les considère comme des moments de pensée à partager, qu’une parole d’accompagnement pourra ensuite toujours enrichir. »

Olivier Grasser ne nie pas qu’il y a une rupture entre l’art contemporain et les publics, mais il l’attribue « à l’absence d’une politique suivie d’éducation, à une absence de goût de l’aventure, collectivement comme individuellement, et à une attitude culturelle de sacralisation de l’art. On a oublié d’accepter et de prendre en compte que toute l’œuvre ne se résume pas à sa valeur symbolique. »

La prise de risque semble être pour lui, au cœur de la démarche artistique : « une œuvre se définit par sa capacité à interroger le monde d’aujourd’hui » et il donne aux artistes un rôle précieux et particulier : « L’artiste n’a pas un rôle politique au sens partisan, mais il doit affirmer et inviter à la conscience et au partage d’une responsabilité dans la société actuelle. Il n’y a plus de mouvements religieux, philosophiques, etc… dans le déferlement et la saturation actuelle des images, comment un individu peut-il prétendre à une quelconque liberté sans une conscience de lui-même et des enjeux profonds qui le relient au monde ? Dans quel champ peut-il encore faire un choix ? Pas vraiment dans les urnes ! Comment affirmer un choix d’être ? Comment affirmer une différence, se positionner, vivre avec les autres ? En valorisant des aspects personnels qui manifestent la conscience de soi. »

Bernard Goy

Critique d’art, instigateur avec Eric Corne de l’ouverture en 2002 du Plateau, centre d’art contemporain géré par le FRAC Ile de France dont il est le directeur de 1991 à 2006, Bernard Goy est aujourd’hui conseiller pour les arts plastiques auprès de la DRAC Alsace.

Pierre Evrard

Diplômé de l’EDHEC en 1972, Pierre Evrard est aujourd’hui secrétaire général du MEDEF ALSACE et délégué général de l’Union des Industries du Bas-Rhin.

Lancer des ponts entre les mondes de l’art et de l’entreprise fait partie des projets de ce passionné de photographie, président du Photo Ciné Club d’Alsace de 1987 à 2007.

Hélène Mugnier

Diplômée de l’Ecole du Louvre et titulaire d’une maîtrise d’histoire, conférencière du Ministère de la Culture, Hélène Mugnier crée en 2005 HMC, son cabinet de conseil auprès des entreprises par le vecteur de l’art.

Elle publie en 2005 Art et Cie, pourquoi l’art est indispensable à l’entreprise et en 2007 Art et Management où elle montre comment l’art est devenu un outil clé pour le manager en permettant d’associer les acteurs de l’entreprise à un projet collectif. Dans ce dernier ouvrage, Hélène Mugnier présente les interactions croissantes et fructueuses entre l’art et l’entreprise et tente de mettre un terme au cliché tenace qui les oppose.

Dorothée Dupuis

Après des études à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, Dorothée Dupuis a travaillé en 2005 aux côtés de Philippe Parreno puis jusqu’en 2007 dans le service Création Contemporaine et Prospective du Centre Pompidou aux côtés de Christine Macel sur les expositions Dionysiac et Airs de Paris.

Elle a développé conjointement une activité d’auteur et de commissaire d’exposition indépendante, notamment au sein de l’association Le commissariat dont elle est la co-fondatrice.

Depuis septembre 2007, Dorothée Dupuis est directrice de Triangle France, association ayant pour but la promotion de l’art contemporain par le biais d’un programme de résidences d’artistes et une programmation d’expositions et d’événements dans ses locaux de la Friche Belle de Mai à Marseille.

Travaux : Marie Bouts

Pistes de travail : Marie Bouts

ou Trois temps chronologiques qui peuvent être combinés ou séparés

- Entretiens – temps 01
Entendre le personnel sur différentes questions / récolte d’histoires
(pour exemple : le lieu de travail, l’emploi du temps, le trajet domicile - lieu de travail, l’idée de réussite, la vocation, l’oisiveté, les vacances, le repos, la hiérarchie, la perruque, etc.)

- Dessin – temps 02
Plusieurs sources : les entretiens, les observations in situ.
Bureau mobile, restitution des observations sous la forme de dessins.
Dessiner l’entreprise : tentatives pour représenter un système, en donner une vision globale, donner à voir des détails.
Cartographies, schéma.
Le dessin comme langage à part entière, qui permet d’autres anges de vue.

- Performance – temps 03
Dessin en grand format (synthèse cartographique de l’entreprise) et en temps réel : compilation des dessins issus du temps 02 dans une grande carte, réalisée au scotch et au sol (et/ou sur les murs et/ou au plafond).

En fonction de l’entreprise d’accueil, ces trois temps de travail peuvent être séparés ou interprétés autrement, mais l’idée est de donner une représentation globale du système.

Motivation : Marie Bouts

ou Quelques questions sur l’utilité de l’art

A mesure que je la développe, j’éloigne volontairement ma pratique artistique des conditions et des lieux consacrés à l’art. Pour moi, être artiste, c’est avant tout exercer un métier, ce qui implique des objectifs et des savoir-faire spécifiques. Exerçant ce métier, je choisis de m’inscrire dans des systèmes autres qu’artistiques (quartier, ville, village, institution, groupe déterminé…), dans des contextes humains plus ou moins hétérogènes, de petite échelle, organisés autour de structures particulières.
Comment vivons-nous ensemble ? Selon quels codes ? Quels types de relations tissons-nous ? Quelles rapports de pouvoir mettons-nous en place ? Quelles histoires, quelle géographie nous racontons-nous pour asseoir une culture qui fonde, justifie et fait perdurer un système quel qu’il soit ?

Je m’attache à représenter ces systèmes, à en montrer les fonctionnements, les enjeux, les objectifs, les conditions, les contours, les échecs, etc. Je nomme ce travail d’observation et de restitution « géopolitique subjective ».
Le dessin, tel que je le pratique, donne à voir le monde de manière non scientifique et non objective. Je soutiens que cela est utile à l’humain : utile comme la poésie est utile. Utile comme la fantaisie est utile. Utile comme la remise en question est utile.

De plus, je suis attachée (depuis quelques années) à une utopie personnelle : la constitution, sur des projets définis, d’équipes hétérogènes rassemblant plusieurs corps de métiers DONT UN ARTISTE, dans le but d’atteindre un objectif commun.

Cet objectif commun concerne à la fois
- le processus (comment travailler ensemble en ayant chacun nos outils, nos points de vues, nos exigences, nos impasses, etc.)
- l’objet (ce que nous créons ensemble).

Pour moi, les enjeux d’une telle idée sont énormes : cela voudrait dire que le savoir technique, scientifique, économique, etc. ne serait plus le seul dépositaire du savoir-faire UTILE.

(En résumé : quand pourrai-je travailler, en tant qu’artiste, à la construction d’un barrage avec une équipe d’ingénieurs ?)

Travaux : Catherine Gier

Travaux : Alice Retorré