Définition - point de départ

OPA n.f.inv. – v. 2007 ; sigle de Offre Publique d’Art, Opération de Participations Artistiques, Organisations Prototypes Aléatoires. Opération consistant à faire intervenir des artistes plasticiens dans des organisations humaines (entreprises, administrations, etc.) pendant plusieurs semaines, cofinancée par des subventions et du mécénat. Il s’agit de tenter d’entrouvrir des espaces-temps culturels dans la réalité socio-économique d’une entreprise, de soutenir des formes d’art qui apparaissent là où on les attend pas, d’observer comment ces formes d’art peuvent enrichir au quotidien le personnel et les visiteurs de l’organisation accueillant l’artiste.

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Les enjeux et objectifs d’OPA

Les buts de l’action OPA (Offre Publique d’Art) sont :
- d’interroger la question de la fonction sociale de l’artiste et de mettre en lumière ses potentialités inexploitées ;
- d’aborder la problématique des conditions dans lesquelles s’élabore le travail de l’artiste contemporain et de sa rémunération ;
- d’affirmer la pertinence et la richesse de la création artistique en relation avec un contexte, plus particulièrement ici celui des organisations humaines rassemblant des personnes au travail pour fournir des biens ou des services (entreprises privées ou publiques) ou des services d’intérêt général (institutions publiques) ;
- d’aller à la rencontre du public que constituent les salariés de ces organisations pour permettre notamment à ceux qui ne les connaissent pas, de découvrir la réalité des pratiques artistiques contemporaines ;
- d’ouvrir, à côté des institutions artistiques (galeries d’art, musées, centres d’arts…) un autre marché pour l’art, valorisant l’art comme expérience d’une relation particulière à même d’introduire un étonnement dans l’espace de l’expérience commune.

Cette action a vocation à se pérenniser pour créer un dispositif exemplaire à l’échelon national.

Catherine Gier
Artiste associée au Syndicat Potentiel - 2008

Un artiste en entreprise : pour quoi faire ?

« Le travail d’un artiste dans un contexte donné, perd de son intérêt si ce contexte est déplacé pour être reproduit dans un cadre muséal. On ne peut plus parler alors de travail contextuel mais plutôt de reproduction réaliste d’une situation donnée. Ici nous parlerons de travail circonstanciel, dans le sens où ce qui constitue l’œuvre c’est justement ce qui est en œuvre, ce qui se joue dans l’environnement du metteur en œuvre (celui qu’on nomme encore pour l’instant « artiste »). Le contexte en tant que tel, comme condition de création, de diffusion et d’existence de l’œuvre.»

Francis Guerrero, OPA Pistes de pensée mais à travers champs, 23 août 2007

Outre l’intérêt évident de ce projet pour l’élargissement pour les artistes des possibles de création et de rémunération, il nous paraît que la présence d’un artiste dans une entreprise peut être à l’origine d’expériences constructives pour les organisations dans les processus qu’elle conduisent en vue d’atteindre leur objectif .

Ainsi, l’artiste peut faire profiter l’entreprise d’une ouverture sur les méthodologies et moteurs propres à son activité, potentiellement partageables :

- Employer une grande liberté de méthode au service de la créativité et de l’invention.
- Apprendre à faire confiance à son intuition et à son talent.
- Avoir le besoin de savoir ce qui est essentiel.
- Connaître l’importance du détail.
- La conscience professionnelle est fondamentale.
- Encourager l’imagination, la fantaisie, la rupture, l’étrange.
- Rechercher le paradoxe.
- Expérimenter sans cesse.
- Jouer avec la prise de risque.
- Rendre contagieux l’enthousiasme et le désir.
- Assumer les échecs.
- Essayer de transformer les ratages en piste de travail.
- Instaurer un questionnement permanent.
- Contourner les hésitations paralysantes.
- Oser.
- Savoir transformer le stress en énergie créatrice.