Pistes de travail : Marie Bouts

ou Trois temps chronologiques qui peuvent être combinés ou séparés

- Entretiens – temps 01
Entendre le personnel sur différentes questions / récolte d’histoires
(pour exemple : le lieu de travail, l’emploi du temps, le trajet domicile - lieu de travail, l’idée de réussite, la vocation, l’oisiveté, les vacances, le repos, la hiérarchie, la perruque, etc.)

- Dessin – temps 02
Plusieurs sources : les entretiens, les observations in situ.
Bureau mobile, restitution des observations sous la forme de dessins.
Dessiner l’entreprise : tentatives pour représenter un système, en donner une vision globale, donner à voir des détails.
Cartographies, schéma.
Le dessin comme langage à part entière, qui permet d’autres anges de vue.

- Performance – temps 03
Dessin en grand format (synthèse cartographique de l’entreprise) et en temps réel : compilation des dessins issus du temps 02 dans une grande carte, réalisée au scotch et au sol (et/ou sur les murs et/ou au plafond).

En fonction de l’entreprise d’accueil, ces trois temps de travail peuvent être séparés ou interprétés autrement, mais l’idée est de donner une représentation globale du système.

Pistes de travail : Catherine Gier

Artiste immergée au sein d’une organisation humaine, je choisirais de travailler sur les problématiques suivantes :

- L’accueil, l’interface de l’entreprise avec l’extérieur : clients, prestataires de services extérieurs, fournisseurs, candidats à l’embauche (travail à partir d’enquêtes anonymes et restitution sous forme de performance, de livre).
- Le bien-être, le confort sur le lieu de travail (installation participative, création d’un environnement sonore et d’un espace favorisant la détente et la récupération).
- La question du corps et de son engagement dans le travail que l’activité du salarié soit à dominante physique ou intellectuelle (travail à partir de schémas, d’articles scientifiques, de textes littéraires, d’extraits de films, d’images d’archives et de photographies prises dans l’entreprise d’immersion pour créer une somme visuelle évocatrice, édition d’un livre d’images).
- Le labeur, facteur d’utilité, de légitimité sociale (conférence-débat, multiplication de petits groupes de réflexion associant l’artiste, des salariés n’étant pas amenés à travailler ensemble habituellement, éventuellement un sociologue).
- Le recyclage des déchets papier récoltés dans l’entreprise (accumulation, transformation, sculpture).
- La transversalité entre services, la capacité à travailler, à inventer ensemble (organisation d’un voyage d’entreprise avec invention participative préalable du parcours et des étapes, intervention sur l’intranet).
- La connexion de l’entreprise au monde, mise en perspective de l’entreprise et de ses réseaux (par secteur d’activité, taille, inscription dans des démarches qualité soumises à des normes internationales, ancienneté, etc., visualisation sous forme graphique).
- Les standards, les normes, notamment iso 9001, 14000 et 26000 (travail sur le vocabulaire, la fabrication, l’histoire des normes, contribution, invention d’articles pour la norme 26000 en cours d’élaboration, restitution sous forme de film).

Pistes de travail : Julie Vayssière

- Récits :
Communication interne et externe.
Discours avec des mots, des images : charte graphique, signalétique, publications, annonces, communiqués, publicité, accueil hall, accueil, téléphone…

- Galaxie :
Entrée de l’extérieur.
Le rapport au reste du monde, à la vie extérieure des salariés (famille, hobby…), aux autres entreprises, au lieu d’implantation (entreprises alentour : associées, restaurants, cafés….), attitude face à la concurrence (guerres, accords…), réactions à l’actualité.

- Vaisseaux :
Communauté virtuelle (entreprises à plusieurs sites), collègues invisibles représentés par une voix au téléphone, des mails…
Absence des corps : costumes, uniformes, badges, codes vestimentaires (ex.: friday wear)…

- Lois :
Codes de conduite explicite et implicite.

- Liens humains :
Sujets de conversation aux moments de pause.

- Cerveaux :
Pensée / Valeur / Idéologie

- Architecture :
Délimitation, zone fermée (grillage, barrière, faussé, haie…), parking (places réservées)
Pancarte, logo, nomination du lieu, de l’activité…
Façade, entrée, arrière…
Bureaux, ateliers, cantine, cafétéria, machine à café, espace d’attente, espace de détente, salle des machines, photocopie,couloirs.
Plaques sur portes / mobilier / design / décoration.

Pistes de travail : Delphine Rigaud

- Organisations des postes de travail (photo et/ou dessin)
- Architecture du lieu physique de l’entreprise : différences entre les lieux dédiés aux différentes tâches/fonctions de l’entreprise. (Dimensions, déco, vocabulaire visuel identifié…)
- « Travailleurs de l’ombre » : personnel d’entretien, livreurs, gardiens de nuit, remplisseur de machine à café… Montrer le hors champs, le hors temps de l’entreprise. (Action documentée par vidéo, enregistrements sonores, photos)
- Notions de contraintes tacites ou explicites. (dessin, graphiques…)
- Lieux « off » du bâtiment : les endroits où personne ne va jamais, où la production est zéro (photo, repérage sur plan, édition d’un plan de visite).
- Les temps charnières : passages/ moments où l’individu passe du statut de particulier lambda à celui d’employé de l’entreprise : entrée & sortie d’usine, changement de tenue, pointage… (vidéo, photo)
- Dans le cas d’une immersion dans une entreprise dont l’activité est immatérielle (entreprise de services), quelle est la masse de résidus matériels produite ?
- Question du temps de l’entreprise : comment le rendre lisible autrement qu’avec une horloge ? Qu’est-ce qui rythme l’activité ?

Pistes de travail : Francis Guerrero

- Mise en place de dispositifs favorisant la prise de responsabilité et permettant aux usagers de participer à la réalisation d’une œuvre.
- Création de récits-fictions à partir du contexte de l’entreprise.
- Mise en place de processus de captation du vécu des personnels en fonction des problématiques repérées dans le lieu d’immersion, outils interactifs appropriables par les usagers.
- Travail poétique à partir des jargons propres au champ professionnel investi.
- Réalisation d’un film «carte postale» d’identification des décors de l’entreprise.
- Repérage et traçage des déplacements dans l’entreprise.

Pistes de travail : Stéphanie Leininger

- Créer des micro-événements dans des interstices de temps et d’espace qui correspondent à un entre deux qui est d’ordre collectif. Ainsi, imaginer des interventions pouvant apporter un espace d’évasion fugace entre les temps de travail, dans les espaces communs. Les couloirs, la zone machine à café, les espaces de repos, le hall d’entrée, l’ascenseur, le parking. De même que quelques courtes minutes de sommeil peuvent s’avérer réparatrices, les espaces de transition habités de micro-événements inattendus peuvent constituer un souffle d’imaginaire pour des organismes soumis à une activité continue et où l’attention est mobilisée en permanence dans un champ donné.
- Créations de textes à partir du vocabulaire actif dans l’entreprise et détournement de ce langage pour composer des formes nouvelles, ouvertes et insaisissables, affichage des objets langage ainsi créés.
- Affichages sous la forme d’annonces inventées comme un jeu autour d’une poétique d’objets trouvés en recherche de leurs propriétaires.
- Création d’un « bureau des projets fictifs inutiles et impossibles «. Ce bureau, lieu de travail de l’artiste peut prendre toutes les formes, il peut être mobile, éphémère et protéiforme.
Il est un laboratoire-atelier où l’artiste expérimente son environnement, joue et explore ses données contextuelles et les réinterprète selon des codes personnels et des processus créatifs à partager.
Cet atelier bureau deviendra au fur et à mesure de son occupation par l’artiste un espace collectif où chacun sera invité à participer, à apporter ses idées, ses échappées d’imaginaire, étincelles de méditations et autres espaces de liberté.
On pourra y ajouter ou enlever des images, idées, textes, objets, n’y rien faire, s’y reposer, y parler ou juste passer pour voir quelques indices d’une collection d’impossible et d’éphémère suspendu au fil du vide espace créateur.

Pistes de travail : Alice Retorré

- La satisfaction de la clientèle, le caprice comme facteur d’innovation (sculpture)
- La virilité, de la puissance de travail (dessin)
- Travail d’équipe et force de travail (parodie de cinéma)
- Le cv, les parcours de vie, les biographies, (écriture)
- La compétence ou l’incompétence, la pluridisciplinarité (action)
- Le travail comme jeu, comme épreuve, comme exutoire. (installation, vidéo)
- La fonction et de l’uniforme: l’habit fait le moine. (art textile)
- Interroger le rapport Tradition /innovation (danse?)
- Le décor et l’ornementation: la dépense de temps comme symbole de richesse (dessins peinture, sculpture)
- Nature/Civilisation ( peinture ou action)
- L’architecture du lieu de travail et ses symboles (sculpture)
- La signalétique, la circulation dans l’entreprise (dessin)
- L’organisation, les dossiers, les couleurs, les graphiques (installation)
- Des objets produits par l’entreprise, (sculpture)
- La représentation du paysage (peinture)
- Portraits du personnel (peinture, chorégraphie)
- Portrait de l’artiste au travail (vidéo)
- Le rapport entre la vitesse, la quantité des mouvements et la productivité
- L’ordre et le désordre (sculpture ou action)