Pistes de travail : Stéphanie Leininger

- Créer des micro-événements dans des interstices de temps et d’espace qui correspondent à un entre deux qui est d’ordre collectif. Ainsi, imaginer des interventions pouvant apporter un espace d’évasion fugace entre les temps de travail, dans les espaces communs. Les couloirs, la zone machine à café, les espaces de repos, le hall d’entrée, l’ascenseur, le parking. De même que quelques courtes minutes de sommeil peuvent s’avérer réparatrices, les espaces de transition habités de micro-événements inattendus peuvent constituer un souffle d’imaginaire pour des organismes soumis à une activité continue et où l’attention est mobilisée en permanence dans un champ donné.
- Créations de textes à partir du vocabulaire actif dans l’entreprise et détournement de ce langage pour composer des formes nouvelles, ouvertes et insaisissables, affichage des objets langage ainsi créés.
- Affichages sous la forme d’annonces inventées comme un jeu autour d’une poétique d’objets trouvés en recherche de leurs propriétaires.
- Création d’un « bureau des projets fictifs inutiles et impossibles «. Ce bureau, lieu de travail de l’artiste peut prendre toutes les formes, il peut être mobile, éphémère et protéiforme.
Il est un laboratoire-atelier où l’artiste expérimente son environnement, joue et explore ses données contextuelles et les réinterprète selon des codes personnels et des processus créatifs à partager.
Cet atelier bureau deviendra au fur et à mesure de son occupation par l’artiste un espace collectif où chacun sera invité à participer, à apporter ses idées, ses échappées d’imaginaire, étincelles de méditations et autres espaces de liberté.
On pourra y ajouter ou enlever des images, idées, textes, objets, n’y rien faire, s’y reposer, y parler ou juste passer pour voir quelques indices d’une collection d’impossible et d’éphémère suspendu au fil du vide espace créateur.

Motivation : Stéphanie Leininger

« L’aventure que représente une pratique en terrain totalement inconnu et par l’attrait pour un champ « supposé » fort éloigné des arts contemporains que pourrait être le monde de l’entreprise.

Un défi énergétique et motivant, pétillant de par une apparente incompatibilité entre des domaines d’activité qu’un ensemble de clichés donne pour antinomiques. L’occasion de bousculer des clichés, de s’aventurer dans des terrains mouvants, risqués, où des continents peuvent se heurter, fondre ou distendre. Une tectonique des valeurs.

Un redonner du surprenant, une sorte de rebond des formules «tout peut-être art» et «partout l’art peut se trouver».

Une mise en action forte de mes potentiels personnels de détournement-adaptation.

De la créativité par assimilation fusion puis interaction poétique flottante, vers dérives inattendues et plaisir des lâcher prises. »

Motivation : Alice Retorré

« Le contexte est pour moi un moteur. Mes principales interventions artistiques ont été réalisées dans des contextes particuliers : jardins familiaux, bibliothèque, commandes de quartiers ou de villes. Quand je travaille sur un projet, je ressens le besoin d’être en relation avec des personnes, de sentir une attente, et d’avoir l’impression de travailler sur commande, pour satisfaire (ou pas) un désir. J’aime penser qu’une œuvre pourrait se déduire d’un cahier des charges, révélé par une étude subjective de son contexte. Dans le cadre de mon parcours professionnel non artistique, j’ai été et je suis en contact avec plusieurs entreprises : ces expériences dans la “vraie vie” ne sont pas seulement alimentaires, il est bon d’avoir des contacts avec le monde du travail pour envisager la société. Ces expériences me sont indispensables pour avoir le sentiment d’avancer, d’augmenter mes compétences, de développer des savoirs et des pratiques, rencontrer des personnes et des points de vues nouveaux. J’en retire le sentiment que ce milieu est, pour un artiste, un contexte de travail particulièrement riche. J’aime l’idée d’une sorte de symbiose entre un artiste, qui serait la symbiote, et une entreprise, qui serait le gros animal.»

Pistes de travail : Alice Retorré

- La satisfaction de la clientèle, le caprice comme facteur d’innovation (sculpture)
- La virilité, de la puissance de travail (dessin)
- Travail d’équipe et force de travail (parodie de cinéma)
- Le cv, les parcours de vie, les biographies, (écriture)
- La compétence ou l’incompétence, la pluridisciplinarité (action)
- Le travail comme jeu, comme épreuve, comme exutoire. (installation, vidéo)
- La fonction et de l’uniforme: l’habit fait le moine. (art textile)
- Interroger le rapport Tradition /innovation (danse?)
- Le décor et l’ornementation: la dépense de temps comme symbole de richesse (dessins peinture, sculpture)
- Nature/Civilisation ( peinture ou action)
- L’architecture du lieu de travail et ses symboles (sculpture)
- La signalétique, la circulation dans l’entreprise (dessin)
- L’organisation, les dossiers, les couleurs, les graphiques (installation)
- Des objets produits par l’entreprise, (sculpture)
- La représentation du paysage (peinture)
- Portraits du personnel (peinture, chorégraphie)
- Portrait de l’artiste au travail (vidéo)
- Le rapport entre la vitesse, la quantité des mouvements et la productivité
- L’ordre et le désordre (sculpture ou action)