Arte : semaine 01

SEMAINE 01 (28 avril – 4 mai)

PREMIER JOUR : le vide absurde (qu’est-ce que je fous là ?) qu’il faut apprivoiser au début de chaque projet. C’est aussi un instant de vertige délicieux : je peux y découvrir des choses qui restent cachées quand tout est plein.

PUIS : les premiers entretiens (autour d’une heure, pour le moment).

J’ai préparé un ensemble de questions pour parler d’ARTE entreprise (en interne) et ARTE media (sa qualité d’interface, ou de « passe plat », comme l’a dit très joyeusement une de mes interlocutrices). Questions ciblées (le rapport au travail, au groupe, à l’architecture), mais aussi questions qui émergent au fil de l’entretien.

Je dessine en parallèle (avant après), jamais en même temps.

ALORS : après le vide initial, le pôle opposé (un trop plein, une panique de l’information) prend toute la place. C’est entre ces deux pôles que je vais naviguer pendant un mois et demi, je le sais, tentant de saisir une image du lieu complexe dans lequel je me trouve, son fonctionnement, sa géographie, son histoire, les relations qui le peuplent, les vides, aussi.

Chaque interlocuteur vient nuancer l’image qu’a brossée le précédent. A moi de m’emparer ce qui m’intéresse et d’en dessiner les nuances.

J’aborde le dessin par le schéma.

La tâche me semble très ample et très complexe. Pour le moment, j’avance par tâtonnements, j’essaie de faire venir un dessin en faisant plusieurs dessins : les dessins d’approche. Je recommence souvent.

Les unités dont je fais le constat

- Le contenu du travail : l’information, l’image

- Le cadre de travail : le bâtiment, les relations inter services ou interpersonnelles, les sous-traitants

- Les subjectivités de mes interlocuteurs)

Tout cela va pour le moment dans le sens d’un éclatement des données et des représentations. Comment représenter le système (tout en gardant en tête que je ne veux pas en donner une représentation fermée, sans issue, mais aussi en montrer les failles, les impasses, les lignes de fuite) ?

Ne pas griller les étapes. Commencer par écouter cet éclatement. Partir de ce que je rencontre (le réel) sans essayer d’y plaquer déjà une représentation préjugée.

TECHNIQUEMENT, suivre les horaires de bureau ne m’intéresse pas. J’ai besoin de voir aussi avant, après et dehors. Il me semble que ma liberté de travail, dans mes horaires et mes allées et venues, a aussi du sens.

Par contre, ça va être difficile de continuer comme j’ai fait cette semaine, à savoir ne dessiner qu’à ARTE, parce que ça réduit mon temps de travail de beaucoup. J’ai besoin de pouvoir y revenir chez moi, le soir, la nuit, le matin, entre deux autres activités.

DANS MA TÊTE :

- Grandes interrogations sur la pensée binaire (bien/mal, noir/blanc) et sa nature culturelle (et non pas naturelle). Je sens les limites de ma pensée (chouette).

- Je me demande aussi si je suis vraiment d’accord pour que ce qui est en train de se passer se passe, à savoir que mon travail prenne toute la place.