Pierre Mercier

Au début des années 80, Pierre Mercier est advenu à l’art un peu par hasard. Suite à une série de quiproquos, il a fini par porter élégamment l’habit d’artiste conceptuel que critiques et conservateurs lui avaient taillé sur mesure.

Il s’est amusé à pratiquer les bonnes manières pendant quelques années brillantes avant de rompre assez grossièrement, vers la fin des années 90, avec le côté “people” de la scène artistique française. On s’est bien sûr empressé de dire, en trouvant quelques douteuses raisons privées, qu’il ne faisait plus rien ce qui ne manquerait pas de permettre de l’oublier sans cérémonie. Mais, jamais, depuis qu’il a été appelé pour enseigner dans une école d’art (aujourd’hui à l’Esad de Strasbourg) en 1984, il n’a cessé de manifester pour cette activité une passion joyeuse et il rappelle souvent avec malice que l’école est un de ses ateliers.

Fuyant donc toute production d’objets susceptibles de n’être plus, en moins de temps qu’il ne faut pour les vendre, qu’un décor pour conversations mondaines, il ne produit plus, (à quelques exceptions près !) que de quoi penser sur place, des sortes d’objets de camping pour stationnements nomades et s’intéresse à “la pensée réseau”. Petits films video, dessins et photographies légères, mini-conférences, tracent les méandres d’une pensée-mouvement qui passe de relais en relais, de dispositifs en dispositifs, nous forme et se déforme au gré des intempéries de l’histoire, de “ses” histoires.

CV romancé, jeudi 23 août 2007