OPA
Newsletter N°3.
Conférence OPA à Mains d’Œuvres, Saint-Ouen dans le cadre de l’exposition Mieux vaut être un virus que tomber malade.
Accompagnement de l’immersion de Julie Vayssière chez GStudio.
Rencontres OPA du 16 au 18 octobre (accueil des intervenants, logistique, accueil du public, médiation).
Animation d’un Atelier-Formation avec Hélène Mugnier dans le cadre des Rencontres OPA à destination d’artistes souhaitant entreprendre des démarches pour entrer en contact avec une entreprise ou organisation pour y mener un projet d’immersion.
Relance des deux entreprises intéressées par un projet d’immersion.
Recherche de devis pour la transcription des enregistrements audio des Rencontres OPA.
Sur la capacité des individus à se démarquer des identités qu’on leur assigne, paroles de Jacques Rancière.
« Le cœur de la démarche de Bourdieu est toujours d’expliquer que si les gens sont dominés, c’est aussi parce qu’ils ne savent pas qu’ils sont dominés. Ses travaux (…) sur l’école expliquaient que si les ouvriers sont exclus de l’enseignement supérieur, c’est parce que l’école leur fait croire qu’ils sont inclus alors qu’en réalité il leur manque les manières d’être héritées qui conduisent au succès. Quand ils ne réussissent pas bien, ils pensent donc qu’ils ne sont pas doués et s’autoexcluent. Il s’agit toujours d’interpréter la sujétion en terme d’ignorance, de méconnaissance.
[…]
Mais dès le XVIIIe siècle, les classes dominantes s’inquiétaient de ce qu’il y ait trop de gens du peuple qui voulaient lire, écrire, adopter des comportements qui n’étaient pas adéquats à leur classe. J’ai précisément mis l’accent sur l’importance de ce que l’on pourrait appeler une révolution intellectuelle, et même une révolution esthétique, dans l’émancipation ouvrière. L’émancipation ouvrière commence quand l’ouvrier en bâtiment peut porter sur le bâtiment un regard qui n’est pas seulement celui de l’ouvrier travaillant pour un patron, ou du pauvre travaillant à la maison des riches. Je ne nie absolument pas les déterminations sociales. Je dis simplement qu’il n’y a pas de forme de subversion sociale qui ne soit lutte contre ce destin.
On le voit tous les jours dans la transformation des modes de pensée de gens qui étaient supposés être enfermés dans un mode d’existence.
[…]
Les mécanismes de la domination étatique et capitaliste ont suffisamment de rouages pour ne pas avoir besoin de mettre des illusions dans la tête des dominés. La question est plutôt de savoir quelle espérance rationnelle on peut avoir de changer de vie et de construire un autre monde. Ce qui entretien la soumission n’est pas tant l’ignorance que le doute sur sa capacité de faire changer les choses. »
In Repenser l’émancipation, Rencontre avec Jacques Rancière, C. Halpern, Sciences Humaines N°148, novembre 2008, p.34
Taches et coulures : fictions et récits vraiment ou banals « trucs » formels ?
Extraits :
« Il y a les taches et puis il y a les dégoulinades, ou les coulures, enfin ce qu’en art on appelle souvent les « dégoulinures », ces traces de peinture trop fluide qui tombent le long de la toile comme des gouttes de pluie sur la surface d’une vitre. »
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Dans l’art actuel, les taches et les coulures brouillent donc les pistes. Avec elles, l’art bourgeois s’encanaille.
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Mais en vérité la tache et la coulure sont des fictions.
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Elles perpétuent la légende du hasard : le malheur magistralement récupéré par l’artiste virtuose. Ce sont des récits. Et, à l’instar de ce qui se passe dans le monde politique et économique, beaucoup d’œuvres contemporaines n’existent que grâce au récit qui les accompagne ».
In Ces coulures qui font tache, O. Cena, Télérama N°3067, p.67