La communication de l’action

A. Une plaquette de présentation du programme OPA destinée aux entreprises

Celle-ci comporte les informations essentielles présentant le programme OPA et son contexte :
- Buts du Syndicat Potentiel
- Objectifs de l’action OPA
- Présentation de projets d’artistes réalisés proches de ce qui pourrait advenir
- Des pistes-exemples d’actions des artistes dans les entreprises
- Comment se déroule une immersion ?
- La loi 2003 sur le mécénat et ses avantages (avec exemple)

B. Un blog mis à jour chaque semaine

Sur lequel on trouve les restitutions des 5 artistes et du chef de projet ainsi que les articles du groupe de réflexion.

C. Un dossier de presse

Transmis aux médias locaux et nationaux et internet (quotidiens, hebdos, radios, télés, médias spécialisés Art et Sciences Humaines).
Accompagné d’une relance téléphonique par le chef de projet.

D. Des cartons d’invitation pour les tables rondes et l’ouverture du centre logistique

E. Une newsletter de l’action envoyée aux partenaires du projet une fois par mois

La pensée de l’action

A. Un groupe de réflexion
Afin de constituer une somme de réflexion sur OPA et de partager et de propager les questions que pose l’action, un groupe de travail sera créé rassemblant artistes, théoriciens de l’art, journalistes-critiques d’art, directeurs de centres d’art, conseillers pour les arts plastiques, sociologues, consultants et/ou directeurs RH, psychologues du travail, chefs d’entreprise.

Les membres du groupe s’engagent à écrire un article qui sera publié sur le blog de l’action. Comme pour les restitutions des artistes, la fréquence de ces publications sera hebdomadaire.

B. Six tables rondes
Six tables rondes organisées au Syndicat Potentiel à Strasbourg rassemblant à chaque fois un artiste, des représentants de son entreprise d’immersion et un membre du groupe de réflexion, début de réflexion partagée avec le grand public- médiation.

C. Un colloque
Organisé à Strasbourg, rassemblant tous les intervenants du projet.
Diffusion des contributions sur le blog OPA et dans l’édition OPA.

Les formes de l’action

L’action OPA engendre la production de formes, chaque semaine, par les six artistes rendant compte de leur activité par le biais de 5 restitutions publiées sur 1 blog et affichées sur 6 tableaux d’affichage installés dans les entreprises d’immersion et au Syndicat Potentiel où se met également en place 1 centre logistique activé par l’artiste chef de projet sur toute la durée de l’action. Au terme de cette première édition d’OPA, 1 événement public est organisé permettant d’associer monstration et réflexion du travail accompli.

A. Cinq restitutions
Les cinq artistes rendent compte chaque semaine de leur situation d’immersion par le biais de six restitutions:
1. le débriefing (texte : actions en cours, réflexion sur l’évolution de son intervention et les incidences éventuelles de cette expérience sur sa pratique),
2. la fiche horaire (formalisation libre),
3. le lieu de travail (photo vue d’ensemble et détail),
4. les post-it (l’essence, la question, la nouveauté, le changement de la semaine) ;
5. la revue de presse (article, extrait d’une lecture).

B. Un blog
Le blog OPA, sur le modèle du projet Précaritas. Outre les restitutions de chacun des artistes, deux espaces sont prévus pour les échanges collectifs : la tribune des artistes OPA et celle du groupe de réflexion.

C. Six tableaux d’affichage
Les tableaux d’affichage, tableaux blancs magnétiques sur lesquels sont affichées chaque semaine les 6 restitutions des artistes. Ces 6 tableaux sont installés dans le(s) centre(s) d’art partenaires du projet et actualisés chaque semaine (les éléments sont transmis par le Syndicat Potentiel aux lieux partenaires du projet). Enfin, chaque artiste actualise son propre tableau accroché dans son organisation d’accueil.

D. Un centre logistique
Dispositif installé par Catherine Gier au Syndicat Potentiel, composé d’1 estrade, des 6 tableaux d’affichage, de 23 boîtes-archives et du bureau OPA - espace de travail open space de l’artiste-coordinatrice de l’action.

E. Une présentation publique du travail accompli
Un moment global de restitution sera pensée au terme de cette première session d’OPA : édition, exposition dans un centre d’art partenaire du projet, exposition pour chaque artiste dans son lieu d’accueil avec temps de visite pour les salariés, leurs familles et le grand public – organisation d’un événement autour de ce parcours…

Outre cet ensemble de six restitutions et l’actualisation hebdomadaire de leur tableau blanc dans leur lieu d’accueil, les artistes n’ont pas de contrainte de production d’un objet au terme de leur période d’immersion, à moins qu’ils s’y soient engagés dans les obligations réciproques du contrat qu’ils auront signé avec leur organisation d’accueil.

Définition - point de départ

OPA n.f.inv. – v. 2007 ; sigle de Offre Publique d’Art, Opération de Participations Artistiques, Organisations Prototypes Aléatoires. Opération consistant à faire intervenir des artistes plasticiens dans des organisations humaines (entreprises, administrations, etc.) pendant plusieurs semaines, cofinancée par des subventions et du mécénat. Il s’agit de tenter d’entrouvrir des espaces-temps culturels dans la réalité socio-économique d’une entreprise, de soutenir des formes d’art qui apparaissent là où on les attend pas, d’observer comment ces formes d’art peuvent enrichir au quotidien le personnel et les visiteurs de l’organisation accueillant l’artiste.

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Créer de nouveaux contextes favorables à l’art

L’association Le Faubourg - créée en 1992 par une dizaine de plasticiens de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg - a pour objet statutaire le soutien à la création contemporaine sous ses formes les plus expérimentales.

Comment soutenir l’art et les artistes ? L’association s’est donné successivement plusieurs moyens pour y parvenir :
- sous l’appellation «Le Faubourg, espace d’art contemporain», en organisant de multiples expositions qui ne trouvaient leur place ni dans des centres d’art publics ni dans des galeries privées ;
- sous le nom «Syndicat Potentiel Strasbourg» en soutenant des pratiques artistiques qui questionnent leur environnement quotidien, social ou économique ;

Composée et animée par des artistes, l’association se distingue en élargissant l’expérimentation jusqu’aux modes d’organisation, de financement et de médiation de l’art, en cherchant à dépasser les fonctionnements habituels du milieu de l’art. Ainsi, en 2007, l’action Précaritas a permis de salarier 5 artistes plasticiens pendant 9 mois grâce à des contrats aidés, avec le minimum de contraintes imposées.

Tous ces cheminements nous amènent aujourd’hui à soutenir et à encourager des pratiques artistiques qui se distinguent par le fait de choisir des organisations humaines (entreprises, administrations) comme cadre et support de production de l’œuvre, qu’elle soit matérielle ou immatérielle, objet ou processus.

Ainsi se précise la prochaine étape de «recherche de contextes et dispositifs pouvant accueillir l’art» : l’action OPA décrite dans ce dossier préfigure de nouvelles découvertes et pistes à suivre, tant pour le Syndicat potentiel, que pour les artistes associés ou invités et les publics.

Jean-François Mugnier
Coordinateur de l’association Le Faubourg

 

Lexique :

Le Faubourg : Nom de l’association crée en 1992 à Strasbourg, et par usage l’appellation du lieu d’exposition jusqu’en 2000/2001. Le nom provient de la localisation d’un premier local «rue du Faubourg de Pierre» à Strasbourg en 1992.

Syndicat Potentiel : Nom d’un projet artistique crée en 1999 par le collectif d’artistes Bureau d’études à Paris. Ce projet a ensuite redéfini les orientations de l’association Le Faubourg à partir de 2000/2001, sous le nom Syndicat Potentiel Strasbourg qui est aussi par usage l’appellation du lieu d’exposition à partir de 2000/2001. Le Syndicat Potentiel n’est pas un syndicat, n’a ni programme politique, ni adhérents.

Précaritas : Précaritas est une action artistique et contextuelle, destinée à des artistes en situation précaire (érémiste, allocataire spécifique de solidarité ou au chômage depuis longtemps); Le but suivi étant de leur permettre de poursuivre leur activité artistique principale en étant salariés. il ne s’agit pas de leur demander un travail différent de leur pratique habituelle, mais en contrepartie il srelatent chaque semaine sur le blog http://precaritas.free.fr leur fonctionnement au travers de ces 5 points de restitution : la Feuille de Présence, les Affaires en Cours, le Semainier, le Temps Libre, le Poste de Travail.

Précaritas, un tournant pour le Syndicat Potentiel

L’autre n’est pas en moi
je ne suis pas en lui
il est juste quelque part
où j’ai été aussi une fois.

En 2007 le Syndicat potentiel a mené l’action Précaritas et par ce biais a posé, de façon pertinente, la question, de la place de l’artiste dans la société. Partant du constat que les modes classiques de diffusion (galerie, musée, centre d’art…) que proposent la plupart des organismes, dont l’objet est la promotion de l’art, ne correspondent plus tout à fait à la réalité qui fait le quotidien des artistes d’aujourd’hui tant sur le plan économique que plastique.

En effet, en employant des artistes qui étaient au RMI ou en situation précaire alors qu’ils avaient une réelle pratique, un vrai travail, l’association a souhaité aller au-delà d’une réponse qui se résumerait à la mise à disposition de surface d’accrochage, en prenant en compte la situation sociale et économique des artistes dont elle aurait la charge. L’utilisation de contrats aidés (CAE, CAV) a été une alternative qui a permis à 5 artistes d’être reconnus pour leur pratique, de sortir de leur précarité, de poser la question de la rémunération du travail artistique ou immatériel, et de proposer au public (à travers le blog) une vue sur le fonctionnement quotidien des artistes.

Ainsi l’action Précaritas se présente comme un tournant pour l’association qui s’est formulé entre autre durant la résidence formation de Niederhaslach (A travers champs) qui a eu lieu au mois d’août 2007 et dont le but était de réfléchir sur les contextes pouvant accueillir l’art. Face aux questions soulevées par les participants et les discussions avec de multiples partenaires, il apparaît inopportun, pour ne pas dire impossible, pour le Syndicat potentiel, de revenir à un fonctionnement qui ne prenne pas en compte la situation économique des artistes et qui ne cherche pas de nouvelles possibilités spatiales, de publics, de partenaires et de financements.

Il ne s’agit pas ici de faire le bilan de Précaritas qui ne se termine qu’en fin décembre, dont les répercussions ne sont pas encore vraiment visibles ou quantifiables et pour lequel une publication est prévue mais plutôt de concevoir une suite pour le fonctionnement des années avenirs. Nous savons néanmoins que nous ne reproduirons pas la formule des contrats aidés qui malgré ce qu’elle a permis reste une proposition précaire et préférons aussi que Précaritas garde sa singularité en tant qu’expérience symbolique et artistique unique.

Alors même que Précaritas n’est pas terminé, et en son sein, nous évoquons le projet OPA qui émane de la même volonté de trouver de nouveaux terrains pour une pratique artistique en phase avec le monde environnant et actuel, mise en place d’espaces contingents, de temps humain non systémique et d’acte subjectif dans la matière organisationnelle des fonctionnements de société.
Si, à l’échelle de notre monde, tout semble plein à tous les niveaux de ce qui nous est donné d’appréhender, de penser, cela ne veut pas dire, pour autant, qu’il n’y a plus de place libre. Certes, ce ne sont peut-être pas des terrains inexplorés, non foulés comme il y en avait encore dans la forêt amazonienne il y a quelques temps mais plutôt des terrains à débarrasser, à rendre vierges, à rendre neutre de tous prépensés qu’ils provoquent. Recréer en recyclant le surplein.

Francis Guerrero

Les enjeux et objectifs d’OPA

Les buts de l’action OPA (Offre Publique d’Art) sont :
- d’interroger la question de la fonction sociale de l’artiste et de mettre en lumière ses potentialités inexploitées ;
- d’aborder la problématique des conditions dans lesquelles s’élabore le travail de l’artiste contemporain et de sa rémunération ;
- d’affirmer la pertinence et la richesse de la création artistique en relation avec un contexte, plus particulièrement ici celui des organisations humaines rassemblant des personnes au travail pour fournir des biens ou des services (entreprises privées ou publiques) ou des services d’intérêt général (institutions publiques) ;
- d’aller à la rencontre du public que constituent les salariés de ces organisations pour permettre notamment à ceux qui ne les connaissent pas, de découvrir la réalité des pratiques artistiques contemporaines ;
- d’ouvrir, à côté des institutions artistiques (galeries d’art, musées, centres d’arts…) un autre marché pour l’art, valorisant l’art comme expérience d’une relation particulière à même d’introduire un étonnement dans l’espace de l’expérience commune.

Cette action a vocation à se pérenniser pour créer un dispositif exemplaire à l’échelon national.

Catherine Gier
Artiste associée au Syndicat Potentiel - 2008

Le cadre de l’action

 A. Cinq artistes plasticiens en immersion dans cinq organisations privées ou publiques de la région Alsace
Le premier groupe d’intervention rassemblera Francis Guerrero, Stéphanie Leininger, Alice Retorré, Delphine Rigaud et Julie Vayssière. Outre leur capacité à créer en relation à autrui et au contexte dans lequel ils interviennent, ces cinq artistes s’impliqueront dans une dynamique d’échange et de réflexion partagée autour de cette expérience.

B. Une artiste plasticienne coordinatrice du projet en immersion au Syndicat Potentiel
Catherine Gier, après avoir été l’une des artistes sélectionnée pour participer au dispositif Précaritas, poursuivra sa mission au sein du Syndicat Potentiel en développant et coordonnant le projet OPA.
Elle aura pour mission de monter le dossier-projet, de fédérer les partenaires, de procéder aux recherches de financement, d’animer l’équipe d’artistes, de contribuer à développer le groupe de réflexion accompagnant le projet, de gérer les relations presse et d’assurer le suivi de l’action auprès des entreprises et institutions d’accueil et des artistes en immersion.

C. Un contrat d’intervention et une convention de mécénat
Un contrat est signé entre l’artiste, l’organisation d’accueil et le syndicat potentiel.
Le contrat précise les modalités de l’intervention de l’artiste, défini la durée d’immersion (3 mois au moins) ainsi que les obligations réciproques auxquelles chacune des parties en présence accepte librement de se soumettre (ces obligations sont précisées en fonction de la relation particulière qui s’établit entre chaque artiste et sa structure d’accueil au cours d’une première période d’entrée en relation).
Le contrat précise également le montant de la rémunération, des frais de production, d’hébergement et de déplacement qui seront versés à chaque artiste. Enfin, une convention de mécénat est signée entre l’organisation d’accueil et le syndicat potentiel, qui précise la nature et le montant du don, les obligations du bénéficiaire ainsi que le titulaire des droits d’auteur.

D. Une rémunération d’intervention
La rémunération des artistes se fait sur production de leur part d’une facture d’honoraires spécifiant leurs actions et productions. Ces honoraires se montent à 1500 euros par mois d’intervention.

E. Une enveloppe de production
Une enveloppe destinée aux éventuels frais de production des artistes en immersion est ouverte.
Celle-ci se monte à un maximum de 2000 euros par artiste. Le déblocage de cette enveloppe se fait sur présentation des factures engagées dans le cadre d’une production réalisée dans le contexte spécifique d’OPA.

F. Une action fédératrice
L’action OPA se conçoit sur le mode d’un partenariat entre les six artistes, le Syndicat Potentiel, les organisations d’immersion et les organismes de tutelle du monde de l’art et de l’économie :
- DRAC Alsace, FRAC Alsace, CRAC, Réseau Art Contemporain Alsace, Musées de Strasbourg, Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, Le Quai Ecole Supérieure d’Art de Mulhouse
- Région Alsace, Département du Bas-Rhin, Département du Haut-Rhin Ville de Strasbourg ;
- CCI de Strasbourg, Colmar et Mulhouse, Chambre des Métiers, CRES, ANPE, ADMICAL, Club CIMESS…).